dimanche 12 décembre 2010

Chroniques N°7 - Décembre 2010


Les Chroniques de la « Royauté Républicaine Française »
Bulletin d'information de Pascal Dequéant, campagne des présidentielles de 2012
Numéro 7 – Décembre 2010
« Le Président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l'Etat. » (Constitution de la Cinquième République, Article 5, alinéa 1)
J'aurai beau faire tous les efforts possibles et donner tous les arguments imaginables pour expliquer que je ne me positionne ni à droite ni à gauche mais au sommet (des institutions), le clivage habituel autant que désastreux qui divise les électeurs en deux camps opposés l'un à l'autre poussera bien des indécis à me poser la question quand même. L'énoncé pourra prendre des formulations différentes mais il se réduira toujours à cela : serai-je un Président des riches ou un Président des pauvres? Qui aura ma préférence : les patrons, les ouvriers; les banques et les financiers, les gagne-petits et les exclus? Serai-je libéral, capitaliste, socialiste ou écologiste? Ne suis-je pas plutôt un idéaliste avec des idées trop généreuses pour ces temps dits modernes ou encore un de ces nouveaux populistes qui profite d'une mode passagère et qu'on oubliera bien vite, une fois les élections passées? Il sera impossible d'éluder les craintes et appréhensions des électeurs : je vais donc répondre, ici et maintenant, pour dissiper les doutes ou rassurer les sceptiques. Je serai tout cela et rien de cela. Je souhaite être le Président des Français, de tous les Français. Les explications dans les deux colonnes qui suivent...
Un pays ne peut espérer avoir une place dans le monde s'il n'a pas une économie stable, une industrie développée et un équilibre dans ses budgets. Les financiers ne doivent pas oublier que ce sont des hommes et des femmes, tout comme eux, qui font tourner leurs usines, déposent leur argent sur les comptes de leurs banques. Les grands argentiers ont autant besoin du prolétariat, pour reprendre une expression usuelle, et que je n'aime pas, que l'inverse. La lutte des classes est une invention stupide et désastreuse. S'il doit y avoir lutte, ces classes doivent la livrer ensemble et dans une perspective commune. Chacun y trouvera son intérêt : le pauvre mais aussi le riche. Pour reprendre de l'altitude, les aérostats doivent parfois lâcher du lest. Tout ce que les Français réclament, ce n'est pas la révolution, juste un peu plus d'humanité.
La France est un pays d'un peu moins de 63 millions d'habitants. Et une des caractéristiques principales de cette nation d'origines multiples, d'ethnies diverses et de coutumes, croyances et habitudes disparates a traversé les siècles depuis Jules César jusqu'au Général de Gaulle : les Français sont des râleurs impénitents. En mettant l'énergie qu'ils mettent à ne jamais se satisfaire de rien au profit d'un projet qu'ils ont en commun, tous les Français, de gauche, du centre ou de droite, juifs, chrétiens, musulmans, bouddhistes etc, qu'ils portent une casquette, un foulard ou des lauriers, pourraient donner des leçons de vie à l'Europe entière au lieu de véhiculer l'image d'une barricade permanente. Un tel projet existe et reste à bâtir : une société basée sur la justice, l'équité, l'honnêteté, l'intelligence. La France de la « Liberté, Égalité, Fraternité. »
Je suis un Français parmi des millions de Français, anonyme parmi les anonymes. Je ne dépends d'aucune banque ni d'aucun groupe industriel ; je me tiens à l'écart des querelles des partis politiques, je n'ai pas de relations dans le monde des affaires ou de la finance, aucun lien avec les groupes de presse, ni intérêt personnels à satisfaire. Tous les électeurs peuvent se reconnaître dans ma candidature : je leur offre une impartialité et une intégrité, un souci du bien commun et de l'intérêt général, qui sont les garanties nécessaires pour un mandat dont les priorités seront l'honnêteté, l'intelligence et l'entente. Je peux être le Président de tous les Français en ne privilégiant aucun groupe au détriment d'un autre mais en rassemblant tous les avis et les opinions, en puisant dans la Nation toute entière les ressources indispensables à la construction, en commun, d'une République à laquelle tous puissent être fiers d'appartenir. Les moyens indispensables pour réaliser un tel projet ne sont pas financiers : ils sont Citoyens. Gardons toujours en mémoire la maxime suivante : Si les avoirs sont bancaires, les êtres sont humains!
La France est un pays fort étrange. Le législateur a établi des règles pour une démocratie sociale, laïque et populaire. Il les a inscrites dès les premiers articles de la Constitution, parmi les principes fondamentaux, un peu comme s'il voulait s'assurer que, même en ne lisant que le début, tout lecteur en prendrait forcement connaissance, bien avant d'être lassé par la prose un peu rébarbative de la suite. Or, si ces idées, issues de la révolution et des deux siècles d'histoire qui ont suivi, sont humanistes, leur application laisserait plutôt à désirer. Nos politiciens ont une vision de la démocratie qui est parfois déroutante et lorsque, par hasard, il décident de mettre en place des structures citoyennes, ce n'est pas sans un luxe de précautions. Quelques pays ont élaboré un système de « jury citoyen ». Voici ce qu'il faudra en retenir.
Un jury citoyen est une assemblée temporaire désignée par tirage au sort ou pour orienter certaines décisions politiques. Le but est de renforcer la participation citoyenne dans les processus politiques et/ou d'éclairer la prise de décision dans des situations complexes en consultant un échantillon de la population. Historiquement, les jurys citoyens s'inspirent du modèle des jurés des Assises, d'où le nom de "jury" qui leur est souvent donné, en particulier dans les pays anglo-saxons, mais leur objectif est de faire des propositions plutôt que de juger des décisions déjà prises.
Bien que le fonctionnement des jurys citoyens puisse varier, il existe quelques constantes :
  • Le nombre de jurés est limité pour permettre des débats plus efficaces (généralement à une dizaine ou une vingtaine) ;
  • Les jurés sont tirés au sort pour obtenir un panel représentatif des personnes concernés par le processus politique à arbitrer (une minorité des jurés est parfois désignée dans les milieux associatifs) ;
  • Les jurés sont officiellement libérés de leurs obligations professionnelles et familiales et sont souvent indemnisés financièrement ;
  • La participation aux jurys citoyens est volontaire (aucune pénalité ne touche ceux qui refusent d'y participer) ;
  • Les périodes de délibération sont précédées d'une phase d'apprentissage, qui peut se limiter, dans certains cas à la simple lecture d'un document résumant les enjeux du débat mais qui comprend généralement des débats avec des experts et des représentants d'associations porteurs d'opinions contrastées sur la question posée ;
  • Les périodes de délibération sont généralement courtes (2 à 4 jours).
Conçue et utilisée au Danemark depuis 1987 sous forme de conférence de consensus, la conférence de citoyens est une forme de participation citoyenne, dont l’objectif est de permettre à un panel de citoyens profanes de dialoguer avec des experts et de s’exprimer sur des problématiques scientifiques et technologiques pour lesquelles il existe d’importantes incertitudes et divergences d’opinion. Après une formation préparatoire, sur deux ou trois week-end, menée par des scientifiques, le panel de citoyens débat publiquement avec des représentants du monde politique, économiques, associatifs et avec des experts. A l’issue de cette conférence, qui dure en moyenne quatre jours, le panel de citoyens rédigent à huis-clos un rapport contenant leurs avis et recommandations, qui est ensuite rendu public et remis aux instances politiques.

A la différence de la conférence de consensus telle qu’elle se pratique au Danemark, la conférence de citoyens à la française n’a pas pour but la recherche systématique d’un consensus entre tous les membres du panel des citoyens, mais laisse la possibilité d’émettre des opinions divergentes.

En France, trois conférences de citoyens ont été organisées :

- 1998, Conférence de citoyen sur « Les OGM dans l’agriculture et l’alimentation organisée par l’office parlementaire des choix scientifiques et technologiques (OPECST) ;

- 2002, Conférence de citoyen sur « Les changements climatiques et citoyenneté » organisée par la Commission française du développement durable ;

- 2003, Conférence de citoyens sur « Le devenir des boues domestiques issues de station d’épuration », organisée dans le cadre du Débat national sur l’eau.
Même si ces « jurys citoyens » ne manquent pas d'un certain attrait, ils sont très loin de ce que je désigne par « Comités de Citoyens ». Il suffit de reprendre les trois objets des conférences organisées en France pour se faire une idée de ce que les politiques attendent de leurs électeurs : les OGM, dont personne ne voulait mais qui ont finalement été imposés, d'où le piètre intérêt d'une consultation publique; les changements climatiques, sujet à la mode, inquiétant voire préoccupant mais qui, relié à la citoyenneté, ferait une médiocre sujet de devoir de philosophie; et dernier sujet palpitant, que faire de la boue des stations d'épuration, une façon fort commode de se débarrasser d'un problème en le soumettant à quelqu'un d'autre. Ces conférences, ces jurys ou toutes ces consultations publiques peuvent être bombardés « citoyens », ça ne laisse que peut de place au principe de « parole au peuple ». Les citoyens, s'ils veulent pouvoir s'impliquer dans la vie de la république, doivent pouvoir donner leur opinion à tout moment et sur tous les sujets. Toutes les restrictions contenues dans le concept de jury citoyen ne permettent pas d'établir une vraie démocratie, donc je n'en veux pas.
Vous pouvez trouver des compléments d'information sur: http://royauterepublicaine.blogspot.com
Vous pouvez aussi m'envoyer vos message, suggestions et questions à : mouvement.rrf@gmail.com

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